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21/05/2017

Luxembourg, un hub européen pour Crédit Agricole

 En visite à Luxembourg la semaine dernière, Philippe Brassac, le directeur général du groupe bancaire français Crédit Agricole, ne tarit pas d’éloges sur l’expertise et l’attractivité de la Place, devenue un pôle essentiel dans la stratégie du groupe. «Le Luxembourg est pour nous un hub européen à vocation mondiale, notamment pour l’épargne et l’assurance, avec un niveau de sophistication et d’acceptabilité multijuridictionnelles qui est remarquable», a-t-il expliqué à Paperjam.lu, en marge de sa visite. «Pour être très performants tous azimuts, notamment en matière d’épargne et d’assurance au sens large du terme, nous avons besoin d’être présents dans des territoires où l’on peut exceller, et avec plus de marge de manœuvre en termes d’expertise, sur des métiers aussi spécialisés que le custody ou l’asset management.»

Au Luxembourg, le groupe emploie quelque 1.500 personnes, dont près d’un millier pour la seule entité Caceis (banque dépositaire et administration de fonds). Crédit Agricole Indosuez Wealth Management (gestion de fortune) et Cali Europe (assurance-vie) complètent la structure au Grand-Duché. «Le Luxembourg est, certes, un petit territoire géographique, mais qui présente des caractéristiques d’expertise, de spécialisation et de sécurisation qui font que des métiers s’y logent très naturellement», estime M. Brassac. «Je ne pense pas qu’on peut prétendre être une banque universelle et sophistiquée sans avoir cette forte présence au Luxembourg.»

Une présence qui, pour l’heure, s’étale largement dans le quartier du Limpertsberg, entre l’allée Scheffer et l’avenue Pasteur. Certaines indiscrétions évoquent un futur regroupement de toutes les équipes sur un site unique à la Cloche d’Or. Un projet qui, officiellement, semble encore être très peu avancé au-delà de la simple réflexion. «Comme dans tous les pays où nous sommes présents, nous visons à travailler sur une localisation unique, un peu sur le modèle de notre siège social sous forme de campus à Montrouge (en région parisienne, ndlr). Au Luxembourg, cela ferait aussi du sens et nous y réfléchissons. Mais il ne s’agit pas encore d’un projet ficelé.»

Vu de France, le Luxembourg n’a pas toujours bonne presse et y développer un pan complet de ses activités suscite toujours, de la part des observateurs, méfiance et prudence. Une attitude à laquelle Philippe Brassac oppose un discours de transparence et de clarté. «Rechercher la sécurité et la sophistication d’une juridiction telle que celle du Luxembourg ne veut absolument pas dire qu’il y ait une quelconque intention maligne sur le plan de la fiscalité. La transparence et la loyauté fiscales font partie des valeurs de notre groupe et nous les retrouvons ici.» 

L’adhésion du pays aux principes d’échange automatique d’informations a, dans cette optique, pesé de manière cruciale dans la relation développée par le groupe vis-à-vis du Luxembourg. Mais cela va encore plus loin. «Non seulement nous limitons nos activités de wealth management aux seuls pays qui pratiquent ce même échange automatique d’informations, mais nous recevons uniquement des clients dont le pays de résidence répond lui aussi à ces exigences.» En venant personnellement au Luxembourg, Philippe Brassac a en tous les cas tenu à faire passer un message clair à l’ensemble de ses équipes: «Ils peuvent compter sur moi pour faire en sorte que le Luxembourg soit mieux connu et compris à l’échelle du groupe.»

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